Les prix alimentaires ont augmenté de 3 % en avril : pâtes, huile, farine, steaks hachés, café, beurre, poulet, semoule

Par Laurence Girard | Source : Le Monde 

Publié le 03 mai 2022 à 09h00

L’inflation est particulièrement marquée pour les pâtes (+ 15,3 %), les steaks hachés surgelés (+ 11,3 %), ou les huiles (+ 10 %), selon l’institut IRI.

 

La valse des étiquettes s’est accélérée, en avril, dans les supermarchés. Pâtes, huile, farine, steaks hachés, café, beurre, poulet, semoule… La liste des produits dont les prix flambent ne cesse de s’allonger. « L’inflation va crescendo. Elle a atteint, en moyenne, 3 % en avril sur les produits alimentaires, contre 1,73 % en mars », affirme Emily Mayer, de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), qui scrute les achats des consommateurs après leur passage en caisse des super et des hypermarchés.

Selon les données publiées, mardi 3 mai, par l’IRI, les pâtes sont en tête des plus fortes hausses relevées en avril, avec un bond de 15,3 % des tarifs sur un an. Elles sont suivies de près par les steaks hachés surgelés, dont les prix ont augmenté de 11,3 %. La progression est quasi similaire pour la farine, quand elle atteint 10 % pour les huiles. Puis viennent le café (+ 8,2 %), la semoule (+ 7,5 %), le beurre (+ 5,4 %), la volaille (+ 4,7 %) et les œufs (+ 3,9 %). Dans ce contexte haussier, rares sont les produits alimentaires en déflation. L’IRI met toutefois en exergue le jambon blanc, dont le prix a baissé de 1,3 % sur cette période.

 

Cette augmentation moyenne de 3 % des produits alimentaires est en ligne avec le résultat des négociations commerciales entre industriels et distributeurs, qui fixent les tarifs annuels des produits à marque nationale, achevées fin février. Les premiers effets se sont fait sentir en mars, avant de s’accentuer en avril. Hélas, le consommateur n’a pas fini de manger son pain noir.

Un plan de résilience

La guerre en Ukraine a amplifié un phénomène déjà prégnant de progression généralisée des cours du pétrole, du gaz, des céréales, des huiles, du transport, des emballages… A cela s’ajoute, pour la France, une épizootie de grippe aviaire d’une ampleur inégalée, qui réduit le nombre de volailles et laisser présager une baisse sensible de la production de poulets et d’œufs.

 

Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé un plan de résilience, qui prévoit notamment la réouverture des négociations commerciales. Il répondait à une demande pressante des industriels, qui exigent de nouvelles revalorisations tarifaires. Ainsi, la filière volaille réclame une nouvelle hausse de 20 % sur le poulet et le Groupe Avril, leader de la commercialisation des huiles, demande 10 % de plus.

 

Industriels et distributeurs se sont donc remis autour de la table des négociations, mi-mars, pour réviser leurs contrats commerciaux. Mais, fin avril, la tension est remontée d’un cran. La Coopération agricole et l’Association nationale des industries alimentaires ont publié un communiqué commun, jeudi 28 avril, pour dénoncer l’attitude de certaines enseignes qui, selon leurs dires, malgré la signature d’une charte d’engagement, jouent la montre ou ignorent leurs demandes. « Les enseignes attendent de voir l’évolution du comportement d’achat des consommateurs face à cette inflation des prix », estime Mme Mayer. D’ores et déjà, elle table « sur un nouveau palier de hausse des produits alimentaires de 5 % au début de l’été ».

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